Les doléances

EN GUIDE DE PREAMBULE

C’est lors de l’Assemblée Générale 2024 de la Coopérative citoyenne saillansonne que le groupe Doléances s’est constitué dans la perspective d’organiser une projection suivie d’un débat du documentaire d’Hélène Desplanques, déjà diffusé à la télévision. L’objectif était aussi de soutenir la démarche de la députée Marie Pochon qui se bat avec d’autres députés pour rendre publiques ces 200 000 contributions citoyennes.

Nous avons donc :
1) contacté la réalisatrice et notre députée d’une part,
2) d’autre part, nous nous sommes rendus aux Archives départementales pour accéder aux doléances de la Drôme. A savoir : toute personne peut s’y rendre et consulter ces cahiers. Nous avons pris une centaine de photos de ces documents après avoir sélectionné une partie de notre territoire, de Die à Allex. Pour certaines communes, comme Crest, il faut demander une dérogation car certaines doléances ont été adressées directement au maire et il est difficile d’être certain que l’expéditeur est d’accord pour les rendre publiques.

La réalisatrice et le maire d’Auger-St-Vincent, présents dans le documentaire, ont créé une association qui s’appelle « Doléances ». Un festival sur le sujet est prévu les 30 et 31 mai à Auger-St-Vincent. Des collectifs citoyens s’emparent un peu partout de ces revendications. Marie Pochon vient d’obtenir le dépôt, à l’Assemblée Nationale, d’une résolution transpartisane pour que ces 200 000 contributions sortent des archives et soient rendues publiques.

Nous avons voulu, de notre côté, anticiper. Ce sont donc ces courriers et textes, anonymisés, que nous mettons en ligne et que vous retrouverez, classés par communes, au format PDF.

Les habitant.e.s du groupe Doléances

Téléchargez les Doléances classées par communes

A Saillans, une réunion publique a été organisée le 19 février 2019 par l’Espace de vie sociale Le Forum lors du Grand Débat National.
Vous pouvez lire la synthèse sur le site d’archives 2014-2020.

Mise en contexte et historique

Le 17 novembre 2018, les gilets jaunes lançaient leur 1ère mobilisation nationale.
C’était le début d’un mouvement de contestation inédit. Lors des rassemblements, plusieurs milliers de personnes sont blessées, surtout du côté des manifestants. Des institutions telles que l’ONU et le Conseil de l’Europe, ainsi que des associations comme Amnesty International, critiquent une conduite inadaptée du maintien de l’ordre et s’interrogent sur l’usage d’armes telles que les LBD et les grenades de désencerclement. Face à l’ampleur de la contestation, le gouvernement propose certaines mesures :

  • il renonce à la hausse de la TICPE (taxe sur les carburants),
  • les salariés peuvent toucher une prime exceptionnelle de pouvoir d’achat laissée à l’appréciation des entreprises,
  • il propose une anticipation de l’exonération de cotisation salariale sur les heures supplémentaires,
  • le rétablissement de la CSG à 6,6 % pour les retraités sous conditions de ressources,
  • la revalorisation de la prime d’activité.

Mais la colère reste intacte et la contestation embrase le pays chaque week-end.
Ce sont finalement des maires, en zone rurale, qui ont ouvert leurs mairies pour libérer la parole, écrire et faire remonter cette colère dans des cahiers de doléances comme ceux de la Révolution de 1789.


Pour sortir de cette crise, le Président Emmanuel Macron a ensuite écrit une lettre aux Français et annoncé le 12 décembre 2018 la tenue d’un grand débat national sur la base de ces doléances. Il devait revenir leur en rendre compte mais son intervention, prévue le 15 avril 2019, a été annulée car, ce jour-là, Notre Dame de Paris brûlait.


Depuis, plus rien de la part du Président. Des organismes privés ont fait une synthèse de ces 200 000 contributions rassemblées dans 20 000 cahiers répartis dans les 101 départements français. Mais les cahiers ont été mis de côté dans les Archives Départementales, comme oubliés.